À l’arrêt au début du confinement, le fabricant ligérien de piscines Desjoyaux s’est rapidement remis en ordre de marche pour assurer les commandes enregistrées avant la pandémie de Covid-19 et redémarrer la commercialisation dans ses 165 magasins en France. Une commercialisation qui pourrait d’ailleurs être boostée dans les semaines qui viennent avec la perspective des restrictions de déplacement envisagées cet été.
Contrairement aux prévisions initiales, les Piscines Desjoyaux (240 salariés ; 103 M€ de CA) ne franchiront pas la barre historique des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année. Mais la bonne nouvelle, c’est que l’exercice 2019-2020, qui se termine au 31 août, ne devrait pas trop pâtir de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19.
« Nous avons eu une petite période de flottement au moment du confinement mais, après quelques jours, nous avons réussi à redémarrer notre activité en mettant en place des mesures sanitaires strictes au sein de l’usine : lavage systématique des mains, port du masque, suivi de notre DRH qui passe deux fois par jour dans les ateliers pour s’assurer que les mesures de distanciation sont respectées », développe Jean-Louis Desjoyaux, le PDG de l’entreprise familiale basée à La Fouillouse, dans la Loire. « Nous avons aussi une entreprise extérieure qui assure chaque jour le nettoyage et la désinfection des postes de travail, des bureaux, des sanitaires et des espaces communs. Et puis nous avons une quarantaine de personnes en télétravail. »
Une activité compatible avec le confinement
Du côté des 165 magasins de l’enseigne en France, qui ont tous fermé le 17 mars, la remise en route a pris un peu plus de temps. « Nos magasins ont rouvert petit à petit. J’ai passé 15 jours à assurer des réunions de crise pour expliquer que dans nos métiers, quand on fait une piscine dans un jardin, on n’est pas obligé d’être en contact direct avec les clients, et qu’à partir du moment où les centrales à béton avaient redémarré leur activité, nous étions parfaitement en mesure d’assurer nos commandes antérieures à la crise, et même d’en prendre d’autres », explique le dirigeant.
Le leader mondial de la piscine enterrée a réussi à maintenir un chiffre d’affaires relativement soutenu dans un tel contexte. « Nous avons réussi à faire 8 millions d’euros de chiffre d’affaires en mars et on devrait faire entre 8 et 9 millions en avril, contre 10,5 millions à la même période l’année dernière. Ce qui nous laisse penser que nous devrions boucler l’exercice fin août avec des résultats positifs même si nous nous attendons à une légère décroissance », précise Jean-Louis Desjoyaux.
Une reprise des commandes à l’approche de l’été
Porté par les commandes enregistrées suite aux deux épisodes caniculaires qui ont frappé l’Europe en 2019, le pisciniste ligérien serait même enclin à miser sur la crise actuelle pour garnir son carnet de commandes. « Depuis le début du confinement, nous avons vu notre nombre de contacts qualifiés sur internet exploser. Il reste maintenant à vendre nos piscines mais je suis assez confiant car nos clients voient bien que les vacances risquent d’être compromises cette année, ou du moins qu’il ne sera pas possible de voyager bien loin. Ils se disent que c’est peut-être le bon moment pour installer une piscine chez eux », argumente Jean-Louis Desjoyaux.
Et les premiers chiffres plaident en la faveur de ce scénario. « Ce matin (22 avril, NDLR), nous avons reçu 27 commandes de piscines et 10 abris pour la France. Cela redémarre un peu, on signe même des bons de commande par appel visio. L’international continue aussi de plutôt bien fonctionner, notamment en Allemagne où notre activité ne s’est jamais arrêtée », se réjouit le patron de Desjoyaux.
Article paru dans LE JOURNAL DES ENTREPRISES- le 22 avril 2020
Gilles Cayuela