La piscine n’a pas bonne presse en ces temps de sécheresse et de dérèglement climatique, mais l’entreprise Desjoyaux, leader mondial du secteur, implanté à la Fouillouse essaie de lutter contre ce qu’elle qualifie de « pool bashing », en montrant ses efforts pour réduire son impact environnemental.
Une piscine dans son jardin, rêve pour les uns, non-sens écologique pour les autres. Les piscines privées ne font plus l’unanimité, en ces temps de sécheresse et de dérèglement du climat.
Alors que le parc de piscine continue de grandir, (22 550 sur le département de la Loire comme nous vous l’expliquions avec notre carte interactive), certaines communes interdisent désormais la construction de nouvelles piscines notamment dans le Var et les Pyrénées-Orientales.
« On innove pour réduire notre impact environnemental »
Un « pool bashing » (ou piscine bashing), d’après Jean Louis Desjoyaux, patron du leader mondial des piscines, dont la seule usine se trouve à la Fouillouse. « On aime nous taper dessus parce qu’on utilise de l’eau. Mais, en France, les piscines ne représentent que 0,15 % de la consommation d’eau. Pour moi c’est un faux procès qu’on nous fait », estime le PDG de l’empire Desjoyaux.
Et le géant ligérien de se défendre de ne pas faire des efforts. « Déjà dans les années 1990, nous avons commencé à réduire la taille de nos piscines par rapport à nos concurrents, d’abord pour réduire le coût d’une piscine pour nos clients. De même, notre pompe standard utilise moins d’électricité que la moyenne. Toutes ces problématiques, nous essayons depuis longtemps de les résoudre », explique Nicolas Desjoyaux, fils, héritier et directeur général délégué de l’entreprise.
Jean-Louis Desjoyaux lui, ne parle que d’une chose : le recyclage.
Innover rime avec recycler
« D’ici quelques mois, les revêtements de nos piscines seront fabriqués avec une grosse partie de plastique recyclé, issus des déchets de la métropole de Saint-Étienne. Demain votre pot de yaourt se transformera peut-être en piscine majestueuse », ironise le PDG ligérien.
De même, de nombreux autres éléments plastiques des piscines Desjoyaux ont vocation à être fabriqués en partie en matériaux recyclés : vis, pompe, etc.
Le résultat d’un investissement massif sur l’usine de la Fouillouse. Et l’entreprise va mettre encore 58 millions d’euros pour développer le site sur les 24 prochains mois.
Tout cela suffira-t-il pour redorer le blason des piscinistes ? Pas sûr, étant donné l’image de luxe qui colle à la peau des piscines. Alors la piscine privée, un loisir de bourgeois ? Pas du tout à entendre la famille Desjoyaux : « On a tout fait pour démocratiser la piscine depuis que notre société existe. Le modèle qu’on vend le plus, c’est aussi le moins cher, et il est à 17 500 euros », s’insurge Nicolas Desjoyaux.
Article paru dans Le Progrès
Martin Levisse